Archives sonuma du 15 Mars

1975. Le reportage qui commence à Brabençon et qui nous promènera à Orp-Le-Grand, à Walk (hameau de Waimes), à Bohan sur Semois et à Eben-Emael, illustre les coutumes matrimoniales qui ont existé dans toute la Wallonie et qui ne se perpétuent plus que dans certains villages. Ces rites, même s'ils ne sont plus perçus comme tels, sont le reflet de conceptions antérieures à notre société moderne : conceptions économiques, sociales et magico-religieuses. Ils visent à prévenir l'action des esprits hostiles, à se défendre contre une certaine « force impure » immanente, contre le mauvais sort et autres manigances des sorciers ; et en même temps, à contribuer au bien-être futur des époux, à leur prospérité, à l'heureuse naissance de leurs enfants. Il y avait des rites pour trouver un mari, par exemple les pèlerinages, des rites de passage comme le brûlage de culottes pour enterrer la vie de garçon du futur mari. Et puis des rites du mariage tels que vous les verrez dans trois villages de régions différentes : à Orp-Le-Grand, à Eben-Emael et à Walk. A Orp-Le-Grand, le mariage est, plus qu'une fête familiale, un spectacle qu'on offre à la communauté. Il se clôture par l'enlèvement de la jarretière de la mariée, où certains voient une résurgence de l'ancien droit de cuissage et de vente aux enchères. A Walk, des coups de feu et des explosions de pétards annoncent la cérémonie. C'est une façon traditionnelle d'écarter les mauvais esprits et de préserver le bonheur du jeune couple, comme les grains de riz qu'on leur jette sont un rappel de la fécondité. A Eben-Emael, les feux de paille, témoignage de sympathie de la communauté, mais aussi symbole de purification, sont allumés tout le long du cortège. Partout, l'essentiel de la fête, c'est le repas pris en commun, parfois préparé par les amis du couple, parfois véritable supplice pour les jeunes mariés qui sont l'objet d'innombrables plaisanteries. En collaboration avec la Sonuma.