Archives sonuma du 24 Avril

Reportage réalisé en 1993. De Nashville à sa ville en passant par Bruxelles, le portrait transatlantique d'un Ostendais célèbre, Arnold Hintjes, bien connu sous le nom d'Arno. Arno l'anguille, le taiseux, l'intarissable, le noctambule en plein soleil, Arno le bégayeur aux idées claires et l'embrumé des bas quartiers. Et au-delà des clichés « néo-Brel », « fumeur de brunes » ou « pas trop buveur d'eau ». Intérieur Nuit et Philippe Cornet vous proposent le premier portrait d'importance d'Arno, « L'idiot savant ». Un surnom qui va d'ailleurs comme un gant à cet énonceur de fausses vérités et de vrais mensonges, à ce refaiseur de monde qui titrait ainsi son dernier album de l'époque, enregistré en novembre 1992 à Nashville. Flash-back à Nashville... La scène se passe (en novembre 1992), outre-Atlantique... Nashville (Tennessee) voyait débarquer un « petit Belge ». Emu devant une chorale pentecôtiste du quartier noir de la ville, cabotin auprès des filles du Sud à la terrasse d'un dancing country...c'est finalement dans un studio d'enregistrement que nous retrouvons notre Arno. Passage à Bruxelles... Printemps 1993 - Séquence « waterzooi », avec Arno en cuisinier préparant la bouffe à son ami-clippeur-photographe Dany Willems. Et ce dernier de nous livrer quelques confidences sur le passé « sans-abri » d'Arno, à l'époque où ils se sont connus... Mais Arno à Bruxelles, c'est aussi Arno nocturne dans un curieux bar rital où des dames plus très jeunes dansent avec des hommes pas très vieux. Et bien sûr, du travail, des répétitions, des concerts... Et pour cette spéciale d'Intérieur Nuit, une dizaine de chansons en live ou en répétition, dont « Vive la liberté », « Funky you're not », « Le tango de la peau », « A Beautiful Day In L.A. »... Retour à Ostende... Tout s'est toujours bien passé comme si Arno avait une revanche à prendre. Non pas sur le petit garçon « heureux » qu'il fut, entre un père l'initiant à la musique et à la culture, et une mère « anarchiste » au look de Zizi Jeanmaire. Mais plutôt sur l'adolescent bègue du collège « snob » d'Ostende, où tout le monde était « propre et stérile »... Une rencontre, celle d'un pote du temps fauché des vingt ans d'Arno, Michel Decleer, devenu depuis un grand photographe animalier parcourant le monde, zoom en mains. Vingt ans de vie les a séparés, et pourtant un point commun les relie, celui de s'être chacun offert sa liberté, en se démarquant des autres. Enfin, séance photos-matons de nanas sur la plage. Car, à Ostende, « Les filles du bord de mer » étaient faites pour Arno qui a su y faire une reprise étonnante et circonstanciée de la célèbre chanson d'Adamo. Arno et son harmonica, la mer et les filles, un mini-clip et la chanson d'Adamo... Fameuse revanche que celle d'Arno. Il dira : « Si je ne suis pas bègue, je ne suis pas musicien », voilà qui résume bien sa façon de s'en sortir, avec un grand pied de nez à la face du monde...