Au c?ur de l'histoire, le procès de nuremberg du 24 Novembre

Le procès de Nuremberg raconte le plus grand procès du XXe siècle, celui qui a posé les bases du droit international et façonné notre conception du crime contre l'Humanité. Comment fut-il perçu par ceux qui l'ont vécu ? Plus de 350 journalistes, écrivains, photographes et cinéastes du monde entier convergent, en novembre 1945, vers la ville en ruines, ancien bastion du nazisme. Réunis dans le château de Faber-Castell réquisitionné par l'armée américaine, ils vont chroniquer l'émergence de la notion de génocide et suivre, jour après jour, les 21 dignitaires du Reich jugés pour leurs crimes. Parmi eux, des figures majeures : Martha Gellhorn, pionnière du grand reportage, qui voit dans Nuremberg l'affirmation d'une morale universelle ; Joseph Kessel, légende du journalisme et auteur du Chant des Partisans ; Elsa Triolet, première femme lauréate du prix Goncourt, porteuse d'un regard critique de militante communiste ; John Dos Passos, écrivain américain influent, sceptique face à l'ombre impérialiste des Alliés ; ou encore Rebecca West, journaliste anglaise au regard acéré sur les accusés comme sur leurs juges. À leurs côtés, des jeunes plumes marquées par la guerre - l'ancien déporté Ernest Michel, la résistante Madeleine Jacob, le jeune Didier Lazard - et des observateurs venus de tous horizons, de Victoria Ocampo à Boris Polevoï, chroniqueur de la Pravda. Le procès de Nuremberg n'est pas seulement une confrontation avec le mal absolu. C'est aussi une année de huis clos où se nouent des amitiés, des passions et des débats politiques intenses. Dans les salles d'audience comme dans la presse, ces témoins ont mis des mots sur l'horreur de la Shoah et sur la nécessité d'un droit universel. Leurs récits, nourris d'espoirs, de contradictions et de luttes idéologiques, résonnent encore aujourd'hui, alors que la question des crimes contre l'Humanité demeure tragiquement actuelle.